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19 février 2015 4 19 /02 /février /2015 14:20

S’il était encore de ce monde, Wolinski aurait sans doute titré ce soir : Mort aux cons… Sans aucune envie criminelle bien sûr, il faut bien reconnaître que cet après-midi, quand le Premier Ministre, Manuel Valls monte à la tribune, et annonce, après la réunion en urgence du conseil des ministres, qu’il engage la responsabilité de son gouvernement sur le projet de loi dit Macron, sur la croissance et l’activité, la très grande majorité des députés socialistes a la rage au cœur.


Car pourquoi un tel engagement de responsabilité ? Parce qu’une trentaine de collègues, pourtant membres du groupe socialiste, ne cessant depuis des mois de chercher à mettre en minorité le gouvernement de Manuel Valls, ont dit qu’ils ne voteraient pas le texte, ou pire, ne l’ont pas dit, certains faisant savoir : « Vous le verrez au moment du vote »… Infantile, puéril comme comportement, et pas digne d’un élu de la République, encore moins d’un député de la majorité. Quand on est dans une majorité, on a des responsabilités particulières, notamment de savoir qui vous a investi et pourquoi vous avez été élus. Et tous mes collègues dit frondeurs, que je préfère appeler de leur vrai nom de saboteurs, se rendent-ils compte de ce qu’ils font ?

 

Se rendent-ils compte que leur infantilisme d’enfants gâtés de la République (il est vrai que nombre d’entre eux ont été des candidatures fabriquées et implantées  à la va-vite avec la bénédiction ou à la demande de la 1ère Secrétaire de l’époque !) affaiblit le Premier Ministre et le Président de la République, et donc la gestion de la Gauche au pouvoir ? Que les Français ne comprennent rien à leurs chicayas, et que tout ce qu’ils voient, ce sont des socialistes (ou prétendus tels) qui vont à la télévision (ça, c’est sûr, les caméras et la salle des 4 colonnes, ils aiment ! Plus que d’être dans les réunions de commissions auxquels, pourtant, ils appartiennent !) qui critiquent le Gouvernement ! Comment les Français peuvent-ils ne pas douter dans ces conditions, ne pas se détourner du PS, être tentés par d’autres aventures aux possibles conséquences dramatiques pour la France ? Ces frondeurs sont de pitoyables irresponsables…

 

Se rendent-ils compte qu’il n’y a pas d’alternative, ni politique ni économique, à la réussite de Manuel Valls et de François Hollande en 2017 ? S’ils veulent priver la Gauche de la chance de gouverner, et s’il n’y a plus de majorité absolue à l’Assemblée, la logique de la Ve République c’est la dissolution ! Combien de ces apprentis sorciers frondeurs (souvent élus très étroitement) survivront ? Et la Gauche perdra la majorité, clairement ! Tous ces camarades qui veulent gouverner plus à gauche n’aboutiront, par la bêtise de leurs choix, qu’à amener au pouvoir la Droite, appuyée par l’Extrême Droite !

 

Se rendent-ils compte qu’alors le peuple de gauche, les zones rurales, les quartiers populaires, les  jeunes, l’école, les hôpitaux vont souffrir durement ? Ont-ils oublié les promesses de la Droite de réduire de 130 Mds d’euros les dépenses publiques ? Ont-ils oublié les cadeaux fiscaux et le bouclier fiscal de la présidence Sarkozy ? Ce ne sont pas les plus modestes, que je sache, qui profite des décisions d’un gouvernement de Droite !

 

Se rendent-ils compte que leur prétendue politique alternative, on n’y croit pas et on n’en veut pas ? Que nous sommes plus de 250 à considérer, à juste titre, que la seule ligne économique crédible à terme, celle qui restaurera la compétitivité de la France, donc relancera la croissance, donc réduira durablement le chômage, c’est celle que conduisent Manuel Valls et François Hollande ! Ce sont des semeurs d’illusions qui, par leur aveuglement, vont surtout apporter des désillusions à ceux au nom de qui ils prétendent parler !

 

Alors oui, le 49/3 était nécessaire, et il était temps ! On ne peut pas continuer avec des sourds qui ne veulent pas entendre : une majorité, pour rester majorité, doit être consciente de ses responsabilités. Les membres du Gouvernement ne peuvent pas passer autant de temps à écouter les amendements, à discuter, à expliquer, pour qu’au bout du bout, les minoritaires de la majorité se comportent comme des gamins mécontents et votent contre ! Franchement, je fais partie de ceux qui pensent qu’on aurait déjà dû l’utiliser ce fameux 49/3 dès le début de ces comportements frondeurs, notamment sur les lois de finances (LFI, LFR et LFSS).

 

Merci au Premier Ministre de l’avoir fait ! Le soutien des députés de la majorité doit être naturel, car il répond à une triple logique :

 

> une logique institutionnelle : un député de la majorité a été investi par son parti et élu pour soutenir le Président de la République, François Hollande (c’est grâce à la vague de son élection que bien des députés socialistes le sont !), le Premier Ministre et le Gouvernement qu’il choisit,  et la politique qu’il conduit. La logique de la Vème République, c’est celle-là : le patron, c’est le Président ! Et il doit pouvoir s’appuyer sur une majorité fidèle et rassemblée ;

> une logique majoritaire : quand, dans l’élaboration d’un texte, un ministre (et Emmanuel Macron a fait un super boulot d’écoute et de présence aux côtés des parlementaires) accepte une vingtaine d’amendements comme il l’a fait avec les Verts, la logique, ce n’est pas qu’ils votent contre, mais qu’à tout le moins ils s’abstiennent, voire votent pour ! Car dans la décision du Premier Ministre d'appliquer le 49/3, il y a aussi l’irresponsabilité du groupe des Verts de voter contre, avec leur gauchiste d’ex-patronne aigrie, Cécile Duflot !

> enfin, une logique démocratique : depuis quand des minoritaires estiment que leurs positions doivent-elles être majoritaires ? Ils sont trois dizaines, et le reste du groupe, ce sont vingt-cinq dizaines de députés qui, eux, veulent que le Gouvernement réussisse et qui lui font confiance ! Oui à un débat dans le groupe, mais une fois la position majoritaire décidée, sur les textes importants, elle ne peut qu’être la position de tous !

 

Voilà pourquoi, ce soir, je suis à la fois malheureux et heureux. Malheureux qu’alors que l’exécutif retrouvait de la confiance des Français, que la Droite était affaiblie et divisée, l’immaturité (ou le calcul) politique de certains de mes collègues conduise à faire le cadeau à la Droite (ressoudée pour l’occasion : UMP/UDI) d’une motion de censure (à laquelle d’ailleurs, Front de gauche et communistes se joignent : il est vrai que pour eux, gérer n’est pas l’essentiel ; critiquer, c’est mieux, c’est plus confortable !).

 

Mais je suis heureux car le Premier Ministre siffle la fin de la récréation de ces comportements honteux, fait voter la loi et réaffirme la volonté fondamentale de son Gouvernement de Gauche : réformer la France, parce que c’est nécessaire pour préparer l’avenir de la France et des Français ! Loin d’être un coup de force, c’est un acte salutaire d’autorité et surtout d’intérêt collectif. « Il en va de l’intérêt de notre pays » a déclaré Manuel Valls pour justifier sa décision : il a raison !

 

http://www.dominiquebaert.com/

 

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