C’était le 1er Mai 1886. Les ouvriers américains, tout particulièrement à Chicago, décidèrent de se mettre en grève pour demander entre autres la réduction de leur temps de travail.
Ils avaient choisi le 1er mai car beaucoup d’entreprises américaines entamaient ce jour-là leur année comptable.
La grève avait fait trois morts parmi les ouvriers de la société McCormick, à Chicago.
Une manifestation de protestation occasionna plusieurs morts, le lendemain, dans les rangs de la police.
Des syndicalistes anarchistes sont alors pendus après un procès bâclé et malgré des preuves incertaines !
Trois ans plus tard, le mouvement ouvrier international lors de la IIème Internationale socialiste qui se réunit à Paris pour le centenaire de la Révolution française et l’exposition universelle, a décidé de faire du 1er mai une journée revendicative internationale, avec pour objets centraux la question du temps de travail et la journée de 8 heures (soit 48 heures hebdomadaires, le dimanche étant chômé).
Le 1er mai célébré en tant que tel date de 1890.
Rappelons également que le 1er Mai 1891, à Fourmies dans le Nord, la manifestation ouvrière tourne au drame, la police tire sur les ouvriers et fait 9 morts et 35 blessés en 45 secondes.
Avec ce nouveau drame, le 1er mai s'enracine dans la tradition de lutte des ouvriers européens, les militants épinglent une églantine écarlate, fleur traditionnelle du Nord en souvenir du sang versé.
La tradition du muguet qui est un symbole du printemps en Île-de-France, apparaît au début du XXème siècle.
C’est seulement en 1947 que le 1er mai devient de droit un jour chômé et payé, le gouvernement prenant soin de ne pas lui attribuer le qualificatif de fête, car la première occurrence du mot « fête » accolé au 1er mai date de 1941, sous le régime de vichy.
Mais cette journée historique devenue symbolique est aujourd’hui associée à l’idée d’une fête légale, comme il y en a d’autres dans notre calendrier.
Malheureusement, il y a eu dans notre histoire récente une récupération politique du 1er mai : en effet, le 1er mai a été politisé, au sens politicien du terme, par ceux qui ne sont pas dépositaires de sa tradition.
Une tendance accentuée par le fait que cette date tombe entre les deux tours de l’élection présidentielle.
A partir de 1988, après les 15% de Jean-Marie Le Pen au 1er tour de l’élection présidentielle, le Front National décide d’organiser un rassemblement le 1er mai pour célébrer Jeanne D’Arc, oubliant au passage que la fête de celle-ci qui correspond à la libération d’Orléans, se situe le 8 mai (1429) et non le 1er !
Pire encore, nous avons assisté en 2012 à un événement inédit : l’organisation d’une forme de contre-manifestation le 1er mai par un président en exercice, qui plus est membre de la droite républicaine. C’était la stratégie de droitisation jusqu’au-boutiste de Nicolas SARKOZY qui avait décidé d’instrumentaliser de façon très pernicieuse cette journée du 1er mai.
Il avait été utilisé ce jour-là l’expression « vrai travail », et il avait été décidé que cette manifestation représentait un contre-rassemblement à l’égard des syndicats, violemment attaqués par Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle.
Rappelons qu’une grande partie de l’électorat FN est très sensible au discours anti-syndicats.
Il est important de rappeler ces faits historiques et surtout ce glissement du champ démocratique et la tentative de récupération politique d’une journée symbolisant le combat des travailleurs.
Il est important de rappeler aussi, que nous au Parti Socialiste avons été et serons toujours aux côtés de tous les travailleurs.
La tentation des extrêmes peut être grande quand nous souffrons, mais ça serait le pire des choix. Nous sommes tous concernés par la crise : nous avons tous un membre de notre famille, un ami, un voisin ou autre qui se trouve dans une situation difficile.
C’est tous ensemble que nous sortirons de cette situation, et le repli sur soi ne peut qu’aggraver la crise.
Nous avons connu ici à Wattrelos, comme d’autres camarades en France et ailleurs, des fermetures d’usines avec son lot d’inquiétudes, la hausse du chômage et de la précarité.
Mais nous avons toujours su rebondir en mobilisant toute notre énergie et en faisant preuve de solidarité au service des plus fragiles d’entre nous.
Le parti socialiste de Wattrelos souhaite une heureuse fête du travail à toutes les travailleuses et tous les travailleurs, mais aussi à tous ceux qui en cette période de crise se battent tous les jours pour sortir du chômage, ce cancer de notre société.